Aux Etats-Unis, les professionnels de l’agriculture utilisent pour la gestion des stocks agricoles et de plus en plus pour l’évaluation des risques dans le domaine de l’assurance, des cartes de prédiction de rendement. Le Département de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA) publie mensuellement des cartes des rendements et de surface semées par comté[1] pour les 16 cultures majoritaires. Ces cartes sont soit historiques et basées sur des observations (pour les années culturales passées) soit prédictives et mises à jour chaque mois, pour l’année culturale en cours.

Les données de l’USDA sont majoritairement issues de sondages coûteux et chronophages. Et elles ne sont que partiellement représentatives puisque ces données sont construites par une méthode statistique à partir d’un échantillon d’agriculteurs.
Enfin et surtout, les prévisions de l’USDA ne prennent pas en compte de potentielles perturbations climatiques futures (par exemple des épisodes de sécheresse ou des vagues de froid à venir). Afin de s’affranchir de toutes ces limites, itk est parvenue à générer des cartes de prévisions de rendement du maïs et du soja, à partir de plante et de la modélisation de l’état des cultures à l’échelle du comté.

Itk évalue les prédictions plus tôt dans la saison

Plus rapide et moins onéreuse, la modélisation des plantes permet d’obtenir des cartes de rendement en combinant les tendances météorologiques à plusieurs mois avec des données des pratiques culturales moyennes par comté. La génération de ces cartes est possible dès le début de la saison culturale (soit bien avant celles de l’USDA), et fournit aux agriculteurs davantage de temps pour anticiper et pour prendre les meilleures décisions afin de maximiser leur rendement.

Par exemple, pour l’année 2018, dans les Etats du South Dakota et du Nebraska, le modèle itk estimait un rendement moyen de 166 bu/ac pour le South Dakota et l’USDA estimait 160 bu/ac.
Pour le Nebraska, le modèle ITK estimait un rendement moyen de 191 bu/ac et l’USDA estimait 192 bu/ac.

Carte de rendement moyen de maïs grain pour la saison 2018, estimée par le modèle de culture ITK pour deux états Américains : le South Dakota et le Nebraska.

 

Historiquement, itk utilise ses modèles agro-environnementaux pour réaliser des prévisions à l’échelle parcellaire. Un passage d’échelle de la parcelle au comté a été nécessaire et pour cela des données issues des techniques de télédétection par imagerie satellitaire ont été utilisées, afin de quantifier la surface cultivée par espèce et par comté.
Sur les cultures de maïs, la première étude de faisabilité a donné lieu à de premiers résultats. Elle a été présentée et validée à notre client Winfield, filiale de la coopérative Land O’Lakes.

Couvrir les pertes de rendement liées aux aléas climatiques

La pertinence des prévisions d’itk à cette échelle territoriale ouvre de nouvelles opportunités. Cela peut aussi bien être une ouverture vers la prévision pour d’autres types de cultures, comme pour d’autres secteurs d’activité.
Le secteur des assurances agricoles est particulièrement intéressé
par ces types de simulations. L’assurance des risques climatiques peut gagner en pertinence grâce au couplage de l’analyse des causes de ces pertes de rendements, avec la prévision du rendement elle-même.
Ces informations permettraient par exemple d’identifier les comtés moins producteurs, dont les cultures sont soumises à de forts aléas climatiques, et donc d’accompagner les agriculteurs avec des offres d’assurance et de protection contre les pertes financières liées à ces risques climatiques.

 

[1] Aux États-Unis, un comté, en anglais : county, est une division territoriale plus petite qu’un État mais plus grande qu’une ville ou une municipalité, dans un État ou un territoire.