Philippe Stoop, notre directeur Recherche et Innovation, a publié dans la revue Agriculture & Environnement un article intitulé : «Agroécologie : attention aux promesses prématurées ! »

Ce texte inaugure une série de 3 articles, qui servent d’études de cas pour montrer la nécessité de mieux concilier les approches scientifiques de l’agroécologie (approche systémique et observationnelle, où l’on étudie l’écosystème de la parcelle sans le modifier) et de l’agriculture raisonnée (approche réductionniste, basée sur des expérimentations interventionnelles, où l’on fait varier un seul facteur de production à la fois). En effet, si l’agroécologie peut mettre en évidence des services écosystémiques passés inaperçus en agronomie classique, il reste nécessaire de valider ces observations par des expérimentations plus réductionnistes, pour convaincre les agriculteurs de miser sur ces services écosystémiques. En effet, de même que M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, l’agriculteur est par nature plutôt réductionniste, puisqu’il doit prendre chaque jour des décisions concernant chacune de ses interventions sur ses cultures. Pour rentrer dans les pratiques, l’agroécologie ne pourra donc se dispenser de tenir compte des acquis de l’agriculture raisonnée, et montrer que les services écosystémiques qu’elle met en lumière permettent de réduire significativement la nuisibilité des maladies et des ravageurs. La publication étudiée dans ce premier article n’est guère encourageante de ce point de vue, car les résultats présentés sont démentis par toutes les expérimentations réductionnistes comparables. Les travaux étudiés dans les prochains articles (en février et mars) ouvrent des pistes plus intéressantes, et nous verrons les marches (parfois décisives) qui restent à franchir pour en faire des exemples transposables à grande échelle.

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